Choisit-on d’être celui qu’on est ?

sartre

Deviens ce que tu es, écrivait Augustin d’Hippone au IVème siècle. Dans une perspective chrétienne, il entendait affirmer la nécessité pour tout homme de devenir ce à quoi l’appelle son être profond, un saint désirant ressembler à son Créateur. Bien longtemps après Augustin, Nietzsche reprendra l’aphorisme à son compte en lui donnant un sens différent : il faut quitter les oripeaux de l’illusion et des préjugés, se débarrasser du ressentiment et des lois morales qui ne sont là que pour juger et condamner : en bref, devenir ce qu’on est réellement : un « surhomme » passionné appelé à vivre selon « l’éternel retour » par la puissance de la volonté.

En creux, la question posée est-elle celle de la volonté ? du choix ? du libre-arbitre ? On peut sans doute commencer plus simplement en décomposant la question à rebours : « celui qu’on est ». Si cette périphrase désigne l’identité, la question n’est-elle pas, dès lors, celle du choix de l’identité ?

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