Les médias de masse (presse, radio, télévision) sont souvent l’objet de discussions passionnées.
Chacun y voit l’idéologie de l’autre, véhiculant la “pensée unique”. Pour l’extrême-gauche, les médias sont tous inféodés au Grand Capital, défenseurs du libéralisme, du marché, de la réduction des déficits publics, de la baisse des impôts, etc. Inversement, pour la droite, les médias sont un repaire de gauchistes patentés, indécrottables thuriféraires des taxes, du fonctionnariat, du mariage homosexuel et de la dépense publique. Quant aux groupuscules extrémistes, c’est encore pire : quand les médias ne sont pas soumis aux Juifs, ils sont aux mains des francs-maçons, des américains, ou tout à la fois. Bref, les médias, voilà l’ennemi ! entre journaliste et homme politique, difficile de savoir laquelle des deux professions est la plus décriée dans la France d’aujourd’hui.
Qu’en dit la sociologie ? On devrait pouvoir tirer ici et là quelques leçons. J’en vois au moins trois :
Leçon n°1 : l’influence des médias est faible.
On accorde une importante excessive au pouvoir des médias. Différents arguments incitent à être prudents.
Les médias ne structurent pas l’identité politique d’une personne
D’abord, les gens se prononcent politiquement et votent principalement en fonction de l’influence de ce que les politologues appellent des “variables lourdes”, c’est à dire des facteurs structurels qui déterminent le vote et l’appartenance politique. En premier lieu la famille, qui transmet une grande part de l’identité politique (valeurs et clivage droite/gauche) : entrent en ligne de compte le milieu social (avoir des parents indépendants ou fonctionnaires, par exemple, fait une grande différence dans le vote à droite ou à gauche), l’appartenance religieuse (la probabilité d’être à droite est très élevée chez les catholiques pratiquants), le revenu. Le territoire joue aussi un rôle car la politique est territorialisée : on sait bien que le vote FN est caractéristique des régions désindustrialisés du Nord et des régions à fort immigration maghrébine du sud. A ce jeu, l’influence des médias n’apparaît pas très importante. Confirmant la théorie, nombre d’études, notamment aux États-Unis (Lazarsfeld, Michigan), ont montré que les individus étaient peu influencé par les campagnes électorales, sachant la plupart du temps à l’avance pour qui ils allaient voter, que ce soit en raison de leur prédisposition politique ou par attachement affectif à un parti (identification partisane).
Chacun sélectionne ses médias
Secondement, un argument psychologique fort tend à diminuer l’influence des médias : le biais de confirmation. Chacun connaît ce biais : c’est la tendance à sélectionner (consciemment ou pas), dans les différentes informations reçues, celles qui confirment nos préjugés. Chacun, en effet, essaye d’éviter les contradictions et les tensions internes (la “dissonance cognitive”, pour reprendre un jargon de psychologues) et un moyen de s’en prémunir est d’éviter toute information contredisant un présupposé acquis. Ainsi que l’on soit de droite, de gauche, plus ou moins modéré ou radical, on passera du Figaro à Libération, de France Inter à RTL, du Monde au Monde diplomatique, de l’Obs à Valeurs actuelles, de TF1 à France 2. Chacun lit ce qui confirme ses présupposés sur le capitalisme, l’immigration, les impôts, la légalisation des drogues, le mariage homosexuel et la mondialisation. Tout le monde évite les arguments de l’adversaire. Sérieusement, quel chef d’entreprise, bourgeois sereinement de droite, se met à lire Le Monde diplomatique pour “se faire une idée différente” ? Quel fonctionnaire, intellectuel ou chercheur en sciences sociales bobo s’abonne à Valeurs Actuelles pour “écouter l’autre France” ? Comment alors penser que les médias peuvent faire changer qui que ce soit ?
Internet concurrence les médias traditionnels
Troisièmement, l’influence d’internet. Internet diminue l’influence des médias traditionnels. Internet n’est pas un média descendant (des journalistes vers le public). Les réseaux sociaux ne hiérarchisent pas beaucoup l’information, ou en tous cas, la hiérarchie se fait sur la base des clics des internautes, et non des décisions d’un journaliste. Même s’il y a des leaders d’opinions (par exemple, les comptes avec beaucoup de followers sur Twitter), chacun est relayeur d’information dans son cercle de connaissances. La censure est quasi-absente. Par exemple, bien avant que toutes les rédactions fassent de longs conciliabules pour savoir s’il fallait diffuser la vidéo du policier abattu de sang-froid devant Charlie Hebdo, la vidéo circulait massivement sur internet. Sur internet, les médias traditionnels sont décortiqués, critiqués, analysés. Un économistes bloggeur reprendra en le citant un article du Monde, interpellera le journaliste qui l’a écrit, jusqu’à entraîner une rectification ; un twittos critiquera un homme politique en s’adressant directement à lui, jusqu’à rectifier son propos ; une image, un éditorial, un JT sera remis en question, critiqué. Bref, internet rebat les cartes de la hiérarchie de l’information et diminue encore l’influence des médias. De plus, internet renforce le biais de confirmation car les réseaux sociaux et la recherche Google fonctionnent sur la base de préférences individuelles : recherches personnalisées à partir de l’historique, discussions avec des amis/connaissances… autant de mécanismes qui tendent à augmenter le biais de confirmation.
Leçon n°2 : les médias sont d’obédience variée.
J’évoquais en exergue la tendance de chacun à considérer les médias comme défendant la “pensée unique” de l’autre. Mais là encore, difficile de confirmer ce présupposé. L’argument qui veut que les médias soient tous aux mains de grands groupes financiers (Largadère, groupe NRJ…) ne nous mène pas bien loin : d’abord, la loi française est suffisamment stricte en la matière et limite fortement les concentrations médiatiques ; par ailleurs, s’il s’agit de rappeler que les médias coûtent chers à leurs propriétaires et sont donc soumis à la pression économique de la rentabilité, c’est là un propos d’une banalité affligeante. L’exigence de rentabilité a-t-elle une influence significative sur la ligne politique d’un média ? Je crois que non. D’abord, parce que vu le montant des aides publiques d’État aux médias, on est assez loin d’une presse ultra-dépendante de la seule rentabilité économique. Ensuite, parce qu’au contraire, cela sous-entend que les médias servent à leurs lecteurs ce qu’ils veulent entendre (puisque les médias ont pour objectif de se vendre) et donc leur orientation politique est déterminé par leur lectorat. Et comme le lectorat est lui-même divers…
Ainsi, pour ne prendre par exemple que les journaux diffusant à +100 000 exemplaires, on trouve en France une presse populaire (Le Parisien), une presse de droite (Le Figaro), de centre gauche (Le Monde), sportive (L’Equipe), financière (Les Échos), de gauche (Libération), chrétienne (La Croix), communiste (L’Humanité), etc. A la radio généraliste, même chose : il y a RTL et RMC info (plutôt à droite), mais aussi les radios de service public (France info, France inter) et Europe 1 qui sont plutôt à gauche. A la télévision, TF1, souvent classé à droite par sa façon d’aborder l’information, domine, mais il y a de nombreuses chaînes à large diffusion plus à gauche : France 2, Canal+…
On peut, si l’on veut, s’intéresser non pas aux tendances mais aux thèmes de chaque média, et se demander s’il n’y a pas des thèmes fétiches, des opinions communes pouvant éventuellement être qualifiées de “pensée unique”. Sans doute conclura-t-on que la plupart des médias français sont favorables au capitalisme, au marché, à un État (plus) efficace, à davantage de croissance économique, au progrès sociétal. Mais ce sont là des opinions très communes ; si vous êtes anticapitaliste, décroissant ou catholique intégriste voulant interdire l’avortement, vos opinions ne sont pas très représentés dans les médias dominants. Mais plutôt que de hurler à la censure, demandez-vous pourquoi.
Réponse : parce que ce sont des opinions minoritaires et on ne peut pas parler à la fois de médias dominants et d’idées dominées. Si un média dominant se fait le relais d’une idée dominée, alors ce n’est plus une idée dominée (ou bien ce n’est pas un média dominant). Les médias dominants n’ont pas vocation à se faire le relais des idées dominées. En clair, dire que les médias sont (en partie) contraints par la rentabilité n’est pas un argument soutenant l’idée d’une manipulation, au contraire : cela signifie que si, par exemple, les médias sont largement à droite, c’est que les Français le sont, les médias ne se faisant que le relais de ce que les Français veulent entendre. Vous suivez ?
Leçon n°3 – Les médias influencent tout de même
Les arguments qui précèdent peuvent être nuancés de différentes façons :
Les médias ne peuvent certes pas influencer la structuration profonde du paysage politique français (pour être plus clair : il ne peuvent pas faire changer quelqu’un de bord politique) mais ils peuvent influencer le choix de tel ou tel candidat à l’intérieur d’une même famille politique : selon la façon de présenter le candidat, sa personnalité, d’organiser ou non des débats avec lui, de médiatiser ou non ses idées, etc. Le travail de hiérarchisation de l’information effectué par les médias (une information non médiatisée n’existant pas) repose sur des critères subjectifs et parfois politiques qui ont une influence évidente. On dit souvent que les médias ne disent pas quoi penser, mais à quoi. Donc 12 morts dans un journal feront couler bien plus d’encre que 800 migrants dans un bateau, pour des raisons symboliques ; un mort à Paris sera plus médiatisé qu’un mort à Bangui, pour des raisons de proximité géographique et culturelle ; un évènement au PS fera plus parler qu’un évènement au NPA, pour des raisons politiques. Tout cela s’explique mais peut se contester. In fine, les médias jouent un rôle d’influence politique, même si elle est moins puissante que la famille. L’échec de François Fillon en 2017 ou l’excellent score d’EELV aux élections européennes de 2009, qui s’étaient déroulées quatre jours après la très médiatique diffusion du film écologiste Home, de Yann-Arthus Bertrand, en témoignent.
On peut aussi nuancer l’argument d’internet, car ce média ne concerne qu’une partie de la population (les moins de 35 ans, grosso-modo) et que la plupart des gens s’informent encore surtout via la télévision et la radio (d’après une enquête CEVIPOF en 2010, 76% des Français disent s’informer principalement de la politique par la télévision, contre 28% par internet). De plus, les réseaux sociaux ne produisent pas beaucoup d’informations, ils se contentent de commenter celle des médias traditionnels.
Enfin les opinions politiques des journalistes se regroupent autour du centre, comme la profession de militaire se regroupe à droite. Un sondage réalisé à l’occasion des dernières présidentielles dans une grande école de journalisme avait fait beaucoup parlé de lui en révélant que 70% des futurs journalistes se situaient à gauche. De fait, une majorité des journalistes sont de gauche. Une gauche social-démocrate et libérale-libertaire, s’entend. Ils appartiennent à une élite intellectuelle, financière, nomade, connectée, parisienne, écologiste, qui les situent de fait entre la gauche de l’UMP et le PS. Mais est-ce leur statut de journaliste ou leur milieu socio-professionnel qui leur donne ce positionnement ? Sont-ils à gauche parce que journalistes ou journalistes parce que à gauche ?
Conclusion : influencer n’est pas déterminer
L’influence des médias est réelle, et il n’est pas question de le nier. Les médias nous influencent en produisant et en hiérarchisant l’information d’une certaine manière pour des raisons objectives ou subjectives, idéologiques ou financières, que l’on peut contester. Ce qui est en cause ici, c’est la rigueur de l’information, la qualité des débats, la pertinence de la hiérarchisation. Tous les journalistes ne font pas du bon travail et la course à l’audimat peut les pousser à n’en pas faire du bon, précisément. Le cas des micro-trottoirs, degré zéro de l’information journalistique, bien que sur-utilisés dans les JT, est éloquente.
Malgré tout, je m’oppose fermement à l’idée d’une manipulation par les médias qui faisait le titre de cet article. Influencer n’est pas déterminer un vote, encore moins un positionnement politique. L’influence des médias ne peut pas être comprise isolément : elle doit être pesée relativement à d’autres facteurs. Or les gens ne votent pas en fonction des médias mais de leur bord politique, et ce n’est pas un média de gauche qui va changer d’avis une personne de droite (et inversement) d’autant que les personnes de droite ne regardent pas les médias de gauche, et inversement. La structuration politique d’une personne est quelque chose de bien plus profond que ce qu’un média peut influencer. Mais il peut lui faire voter, à l’intérieur de son bord politique, pour un candidat plutôt que pour un autre, à force d’influences.
Même la critique de la hiérarchisation des sujets dans les médias est complexe, parce que chacun y apporte sa propre vision du monde. Un communiste pour qui l’essentiel se joue dans les rapports de production estimera naturellement que les sujets liés aux grèves, aux conflits dans les entreprises et à l’économie en général sont insuffisamment traités dans les médias et qu’on ne parle que de l’islam ; mais ce ne sera bien évidemment pas l’avis d’un réactionnaire de droite pour qui l’essentiel se joue au niveau culturel. Au final, est-ce les médias qui « hiérarchisent mal » ou le communiste et le réactionnaire de droite qui contestent la hiérarchisation sur la base de leur propre idéologie ?
D’autre part, l’idée d’une manipulation des médias me déplaît d’autant plus qu’elle est systématiquement véhiculée par des groupes extrémistes, à savoir d’extrême gauche ou d’extrême droite, qui se plaignent de la sous-représentation de leur vision du monde dans les médias dominants. Quoi ? Les médias dominants ne remettent pas en permanence en cause le capitalisme ? Ils ne tapent pas sur les Juifs à chaque JT ? Ils n’exigent pas à chaque éditorial un impôt de 100% au dessus de 5000€ par mois ou la division par 20 des flux migratoires ? L’objectivité n’existant pas, la question est de savoir quelles idées ont choisi de relayer et c’est à peu près logique de ne pas (ou moins) relayer les idées dominées si l’on pense que les médias dominants relaient, précisément, les idées dominantes.
On peut parfaitement contester la déontologie, la rigueur et la pertinence des médias dominants que sont les grands journaux ou les JT. Mais les assimiler tous à la même idéologie est caricatural ; parler de manipulation politique est faux.
Très bonne question.
Mais qui pour une fois est traitée de façon un peu légère.
Vous avez judicieusement remarqué que 1) une information n’existe pas si elle n’est pas médiatisée et que 2) les médias peuvent avoir des obédiences diverses. Vous avez cependant omis de préciser que pour la plus grande partie des médias, la source est unique. Il s’agit de l’AFP dont le personnel est connu pour être d’une sensibilité très à gauche. Si le traitement de cette information de base peut légèrement différer en fonction du média, il faut convenir que l’information qui n’est pas diffusée par l’AFP n’existe pas.
Vous n’avez pas non plus parlé du financement des médias. Ils sont pourtant largement subventionnés par l’Etat. Il serait particulièrement naïf de croire que cela ne remet pas en cause leur indépendance.
Vous avez évoqué les médias alternatifs et avez bien compris que ceux-ci ne touchent qu’une partie restreinte de la population. Allons plus loin si vous le permettez. Pour la plus grande partie de la population, l’information qui les touche provient des médias qui « crachent » de la dépêche AFP, information sélectionnée et déjà orientée. Seule une petite partie va prendre du recul et recouper l’information en utilisant internet et seulement sur les sujets qui les intéresse. Alors lorsque la plus grande partie de la population est soumise à une information provenant d’une source unique, peut-on conclure que la manipulation est plus faible qu’on ne le croit ?
Je prends l’exemple de la grève récente de Radio France : tous les médias ont parlé de la grève, tous ont jeté l’opprobre sur Mathieu Gallet, patron voyou qui a engagé des dépenses somptuaires pour son confort personnel au détriment du bien-être de la maison ou des salariés. Le Français moyen prend donc partie contre le patron et pour les pauvres salariés qui vont être licenciés.
Dans le même temps, la Cour des comptes publie son rapport sur la gestion de Radio France. Qui en a parlé ? Qui a informé sur le scandale des conditions dont bénéficie le personnel ? Qui a expliqué l’incapacité des dirigeants et des politiques à réformer une maison où les syndicats font la loi ? Réponse : personne.
Un autre exemple : lorsque les comptes de campagne de Sarkozy ont été redressés, qui dans les médias à cherché à vérifier le bien-fondé des arguments de la commission ? Lorsque Manuel Valls part en campagne pour les départementales, quel média a enquêté pour savoir sur quel compte de campagne ses frais seraient imputés ? Réponse : personne encore une fois.
Étonnant de me reprocher ma « légèreté » vu la faiblesse de vos arguments ! Pour l’AFP, je n’ai pas d’arguments à vous opposer, mais ce n’est pas grave, car vous-même n’en avancez aucun. vous vous contentez d’affirmer que l’AFP est la seule source d’information (discutable : les médias ont aussi leurs propres équipes de terrain, leurs reporters) et qu’elle dispense un traitement biaisé de l’info sans en apporter la moindre preuve. Pour le reste, vous choisissez deux exemples qui, croyez-vous, vous permettent d’illustrer cette théorie. Là encore, mauvais exemples ! Concernant Radio France, ce rapport que vous évoquez a fait l’objet de moult commentaire sur la chaine BFM, la radio du même nom et même Le Monde en a fait un article ! Comment pouvez-vous affirmer que « personne » n’en a parlé alors qu’une simple recherche sur Google en tapant, par exemple, rapport Radio France cour des comptes » vous démontre qu’au contraire, TOUT LE MONDE en a parlé. Bref, vous ne voyez bien que ce que vous avez envie de voir….
http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2015/03/31/la-cour-des-comptes-fustige-la-gestion-de-radio-france_4607006_3236.html
http://www.franceinfo.fr/actu/economie/article/la-cour-des-comptes-devoile-un-rapport-severe-sur-radio-france-662739
http://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/0204270082352-la-cour-des-comptes-tire-la-sonnette-dalarme-sur-la-situation-a-radio-france-1107205.php
etc.
En vous reprochant votre légèreté sur cet article, je ne fais en fait que louer l’approfondissement qui caractérise d’habitude vos articles et qui est la raison pour laquelle je suis assidûment votre blog. D’autre part, étant moi-même seulement commentateur de vos articles, je ne peux me forcer au même travail que vous devez réaliser pour publier vos articles, ni malheureusement prendre le temps de sourcer mes affirmations. Ne serait-ce que pour rester dans la « taille » d’un commentaire et ne pas faire un article plus long que le vôtre. Me reprocher ma légèreté est donc sans propos.
Mais vous voulez que j’étaye. Alors j’étaye.
Sur l’AFP, vous pouvez lire le « livre noir de l’AFP » par Jean Robin, dont un descriptif se trouve ici : http://www.alterinfo.net/LE-LIVRE-NOIR-DE-L-AFP-ORIENTATION-PARTISANE-CENSURE-DESINFORMATION-ERREURS-MENSONGES-ETC_a99597.html
Je suis persuadé que quelques recherches Google bien ciblée vous en apprendront beaucoup
Sur le rapport de la Cour des comptes, vous avez raison … j’ai exagéré. En effet les médias ont traité le sujet. Mais ils l’ont fait timidement, discrètement, en essayant presque de planquer l’info comme la poussière sous le tapis. Par exemple, le Figaro l’a publié en milieu d’après-midi et l’a fait presque aussitôt disparaître de sa home page. Dans son édition papier, c’était dans les pages éco – le cahier saumon réservé aux initiés. Dans Le Point, un article très édulcoré n’a repris que deux propositions de la Cour : fusionner les rédactions et les orchestres. La palme revient à l’Humanité (http://www.humanite.fr/le-rapport-de-la-cour-des-comptes-sur-les-orchestres-de-radio-france-ou-la-symphonie-inachevee-cgt) qui a traité le rapport de la Cour avec toute l’ironie dont elle coutumière. Mais dans l’ensemble, je me souviens avoir été frappé de n’avoir eu connaissance de cette info que par certains sites non mass-médias et d’avoir dû peiner ensuite pour la retrouver sur les sites mainstream. Cela aussi est de la manipulation : avoir l’air d’en parler mais en restreindre la portée ou l’impact.
Bien à vous,
Le problème de l’influence des médias ne se pose pas, selon moi, dans ces termes. Au regard des résultats des élections, la victoire se joue (et se jouera encore plus avec le tripartisme) à quelques centaines de milliers de voix, du moins au niveau national.
Si je me fie à votre style d’écriture, vous appartenez à une classe sociale éduquée, qui possède une culture générale solide et qui vous permet de vous forger une opinion personnelle.
Malheureusement, ce n’est pas le cas de tous, loin de là. Le matraquage médiatique concerne en priorité cette frange de la population qui est « incapable » de réfléchir par elle-même (sans même évoquer l’influence de cette « publicité » sur des esprits bien plus développés : quand on me dit que la publicité n’influe pas le comportement des consommateurs, je me demande toujours pourquoi les agences de pub sont aussi florissantes, les erreurs économiques ne durent jamais bien longtemps). Vous nous entretenez de la diversité des journaux. C’est vrai, mais qui lit Le Figaro, Libération, Le Monde ? Des gens déjà convaincus, adhérents aux idées de la ligne éditoriale desdits médias. Les autres se contentent au mieux des journaux télévisés ou de la presse locale. Si vous maîtrisez les messages diffusés dans ces médias, vous avez une chance de remporter une élection (ce n’est heureusement pas une certitude, mais dire que cela n’influence pas les résultats est, à mon avis, une erreur.
De plus, NP a parfaitement raison de pointer du doigt l’hégémonie de l’AFP, dont la neutralité est sujette à caution. Je suis stupéfait de la prépondérance des dépêches AFP dans les pages web de nos grands quotidiens, toutes tendances confondues. Je rajouterai simplement que des journalistes passent allègrement d’un journal à l’autre : regardez le parcours d’un FOG : du Nouvel Obs au Point ! Où est la cohérence ?
Vous avez raison sur l’idée que les « élites » ont davantage les moyens de l’esprit critique à l’égard des médias ; il reste que l’argument sociologique que j’avance (influence prépondérante de la famille/des pairs sur les médias) est vraie, des couches les plus favorisées aux moins favorisées.
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très bonne article ^^ hélas il me reste encore un doute mais peu importe je voulais ajouté un truc peux être bien que nous nous somme pas tous manipulé par les média n empêche qu ils représente un certain danger ( surtout la télévision : https://www.youtube.com/watch?v=NvMNf0Po1wY ) que du coup il serait tout de même plus sage de réformé les média
enfin tres bonne article et bonne continuation ^^
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Bonjour Vianney,
Je suis Belge et j’ai le plaisir de devoir faire un travail concernant les médias et la politique font-ils bon ménage. Votre article m’a beaucoup intéressé et j’aimerais savoir d’où vous tirez toutes ses informations. Je dois rédiger un bibliographie et une critique des sources.
J’en profite pour vous demandez si j’ai votre autorisation d’utiliser votre article ?
Louis de Geradon